Frénésie chez les multiespèces de la rivière Rouge - Manitoba Hot Bite
Le tronçon de la rivière Rouge situé au nord du barrage de Lockport jusqu'à son delta est bien connu des pêcheurs à la ligne du Manitoba comme un haut lieu de la pêche à l'automne.
ChassePêcheMB - Eric Labaupa
La migration annuelle du doré à dos vert attire des pêcheurs de partout, qui viennent sillonner les rives et les trous communautaires de la rivière dans l'espoir d'attraper un poisson-trophée de calibre mondial. Au plus fort de la migration, en octobre, la capture d'un doré de taille géante, dépassant le seuil de 28 po (71 cm) fixé par le programme des maîtres-pêcheurs, relève davantage de l'attente que du simple optimisme. Lorsque les jours commencent à raccourcir et que les nuits deviennent plus fraîches, les pêcheurs comme les poissons se rassemblent dans cet important affluent du lac Winnipeg. Nous avons récemment effectué une sortie exploratoire pour évaluer l'état de la migration à ses débuts...

Le milieu et la fin du mois de septembre marquent normalement les premiers signes de l'arrivée de l'automne dans la province. En raison de la série de nuits fraîches observées, les feuilles ont commencé à changer de couleur rapidement. Les experts de la pêche au doré à dos vert ont donc jeté leur dévolu sur la rivière Rouge, car ils prévoient un afflux de dorés plus tôt que d'habitude. Des comptes rendus positifs de pêcheurs à la ligne nous ont fait trépigner d'impatience, Jeremy Santos et moi-même, alors que nous quittions la rampe de mise à l'eau de Selkirk Park un matin, récemment.

Nous nous étions munis de la combinaison standard de la turlutte et du vairon salé qui fait mordre des milliers et des milliers de poissons à l'automne. Aucune autre combinaison ne donne autant de résultats lors d'une pêche verticale à partir d'un bateau. Cela dit, nous avons toujours quelques cannes dotées de poissons nageurs aux couleurs vives pour la pêche à la traîne à longue ligne, ce qui permet souvent d'attirer des poissons autrement inactifs. La pêche à la traîne à une vitesse de 1 ou 2 miles à l'heure est aussi un excellent moyen de couvrir de bonnes distances à la recherche de bancs de poissons et de découvrir des structures. À l'autre extrémité du spectre, l'approche qui consiste à attendre peut parfois faire toute la différence, et c'est pourquoi nous avons aussi des gréements prêts à l'action pour la pêche immobile. Le très populaire gréement pour doré ou hameçon Drop Shot du Manitoba permet d'attraper des poissons dans la rivière Rouge souvent quand aucune autre méthode ne donne de résultat. Si vous pêchez ici depuis le rivage, cette combinaison et d'autres variantes semblables sont les seules à utiliser.

Nous nous sommes d'abord dirigés vers le secteur sud, en nous arrêtant à l'emblématique « usine à vapeur », avant de mettre le cap sur le célèbre secteur surnommé « Miracle Mile ». À chaque arrêt, les dorés noirs résidents ont mordu plusieurs fois à l'hameçon. Petits, mais fougueux, ce sont des poissons amusants à attraper qui, à tout le moins, vous tiendront occupés toute la journée pendant que vous cherchez votre gros poisson. Nous avons également pêché à la traîne dans des battures de rivage prometteuses, en vain. Nous avons regardé avec envie un pêcheur du rivage qui remontait ce qui semblait être un doré à dos vert de 50 cm (20 po). Pour la plupart, la pêche qui s'effectue depuis la remontée annuelle de l'automne jusqu'à la saison de pêche sur glace se fera dans ce secteur général, car les dorés commenceront à y venir en grand nombre dans les semaines à venir. Nous avons aussi croisé plusieurs bateaux qui ciblaient la barbue de rivière. Ces énormes poissons mangent beaucoup à cette période-ci de l'année pour emmagasiner de la graisse en vue d'un long hiver.


En route pour le tronçon nord de la rivière, nous nous sommes arrêtés à l'île Sugar. Ce tronçon de la rivière, situé à proximité de la rampe de mise à l'eau principale, est l'un des trous communautaires les plus populaires. Nous avons commencé par y descendre nos turluttes en eau peu profonde, puis nous les avons laissé flotter périodiquement à diverses profondeurs, tout en surveillant attentivement les sonars. Un bruit sourd solide qui a heurté ma ligne m'a fait pousser un cri d'enthousiasme peu après que nous ayons dérivé sur plus de 50 m (20 pi) d'eau. Un poisson vert a abouti dans l'épuisette, mais ce n'était pas la bonne espèce; j'avais hameçonné une grosse barbotte. Ma déception a été de courte durée, car je me suis tout de suite rendu compte qu'il s'agissait d'un poisson de maître-pêcheur. Long de 36 cm (14,5 po), ce poisson dépassait largement le seuil de 30 cm (12 po) fixé pour ces gros poissons-chats. J'ai fini par obtenir mon écusson de spécialiste de la barbotte brune à la fin de la journée, en réussissant à capturer les cinq poissons requis. J'ai pris une photo rapide de chaque poisson à l'aide de l'application gratuite des maîtres-pêcheurs sur mon téléphone et déjà, ils étaient inscrits aux fins de traitement.


Jeremy a attrapé le premier doré de la journée peu de temps après, un magnifique doré à dos vert de 45 cm (18 po). Les félicitations étaient de rigueur pour souligner le premier d'une série qui, nous l'espérions, en compterait beaucoup d'autres cet automne. Après quelques dorés noirs, nous avons poursuivi notre chemin vers le secteur nord de la rivière, à Breezy Point. Quelques bateaux s'y trouvaient en plus des pêcheurs sur le rivage. Au premier arrêt, un autre bruit sourd solide sur ma ligne m'a de nouveau empli d'enthousiasme, mais le poids signifiait qu'il s'agissait soit de la barbotte de toute une vie, soit d'un véritable doré à dos vert. Après avoir plongé l'épuisette dans l'eau, nous nous sommes tapés dans les mains une fois de plus, célébrant cette fois mon premier poisson vert de la saison, long de 53 cm (21 po).

À l'aide de la même stratégie, soit de descendre la turlutte à diverses profondeurs de manière méthodique, nous avons ciblé un flux constant de dorés noirs, de barbottes et, à l'occasion, de dorés. En immobilisant le bateau dans une zone particulièrement productive, j'ai senti ma canne à pêche se faire heurter de plein fouet peu de temps après. Le poids mort révélateur du poisson qui avait mordu m'a fait écarquiller les yeux pendant que j'ajustais ma traînée. Alors que l'avançon en fluorocarbone franchissait la surface de l'eau, le poisson s'est tout à coup précipité sous le bateau, et ma ligne s'est déroulée. Nous n'avons pas été le moins du monde surpris quand Jeremy a remonté un gros brochet qui s'agitait près du bateau. Les grands brochets, dont celui-ci avec ses 88,9 cm (35 po), ne sont pas rares dans la rivière, mais pour les cibler, il vaut mieux viser les embouchures des ruisseaux et les petits tributaires du chenal principal.

Dès le début de la journée, nous avons dû composer avec le froid et le vent. Quand il s'est mis à pleuvoir en après-midi, nous avons commencé à ranger notre matériel, satisfaits de cette journée féconde. Dans mon bateau cependant, sortir nos lignes de l'eau est toujours un processus long et fastidieux, dans le meilleur des cas. Cette fois-ci, la prolongation de plusieurs minutes dans l'espoir d'une dernière prise s'est avéré très payante : 69,8 cm (27,5 po) et 3,5 kg (7,85 lb) pour être exact. Le poisson n'atteignait pas le seuil de maître-pêcheur, mais c'était néanmoins une prise exceptionnelle et révélatrice de la nature aléatoire de la pêche sur la rivière Rouge. Dans ce cours d'eau, la période de transition du début de l'automne peut se traduire par des journées pleines d'action, sans jamais vraiment savoir quelle espèce de poisson va mordre à l'hameçon. Cet automne, découvrez cette destination facilement accessible en auto et plongez dans le feu de l'action!

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la pêche de toutes ces espèces, consultez notre page Ce que vous allez attraper.